Groupe Rissois d'Histoire Locale. Association "loi 1901"
13 Octobre 2022
Le pont Aguado
C'est en 1828 que le Sous-Préfet de Seine-et-Oise proposa l'idée de construire un pont pour relier Ris-Orangis à Draveil.
La décision fut prise en 1829 : « Aujourd'hui 11 mars 1829, le Conseil municipal assemblé à l'effet de délibérer sur l'établissement d'un pont sur la Seine en cette commune de Ris, en remplacement du bac et sur la concession d'un péage...
Considérant que le tarif proposé est très avantageux, et ensuite par l'avantage de ne point perdre de temps à attendre le bac, ce qui se rencontre souvent..., le Conseil délibérant est d'avis que le pont sera construit » (Archives municipales).
Il s'agissait d'un pont suspendu qui assura la liaison entre les deux rives durant quarante ans. La concession du péage fut attribuée à Alexandre-Marie Aguado marquis de Las Marimas del Guadalquivir, propriétaire du château de Petit-Bourg, qui avait, en partie, financé la construction du pont.
La première pierre fut posée le 20 septembre 1830. Durant le mois de juillet 1831, les tarifs du péage furent établis et ils furent applicables dès le 27 septembre de la même année soit deux jours après l'inauguration du pont le 25 septembre 1831.
Le péage fut supprimé de 1835 à 1840, lorsque le concessionnaire Aguado fit don du pont à l'État. Il fut rétabli en août 1840. Une petite maison d'octroi fut bâtie en 1841.
L'exercice de ce droit de péage donna lieu pendant plusieurs décennies à de pittoresques chicaneries qui épicèrent la vie locale.
En mars 1848, le citoyen Brunet, commissaire de péage du pont Aguado, se plaignit auprès du préfet de Seine-et-Oise. « Depuis le 24 février, les personnes qui passent sur ce pont refusent de lui payer les droits à régler pour le tarif. Je vous prie de bien vouloir donner des ordres pour faire cesser cet abus. Ce droit de perception est une véritable propriété acquise à titre onéreux qui doit lui être garanti. » En réponse, le préfet « prie M. le Maire de Ris-Orangis d'assurer, par la force armée, l'aide et la protection au citoyen Brunet ».
Le 13 septembre 1870, le Génie militaire fait détruire le pont pour protéger Paris de l'avance des Prussiens. Le bac fut remis en fonction jusqu'à la mise en service du nouveau pont métallique, en 1874.
Le deuxième pont
Le deuxième pont, métallique celui-ci, avait trois arches appuyées sur deux piliers de pierre qui reposaient eux-mêmes sur un radier de bois de chêne posé dans le lit de la Seine. Il a été ouvert à la circulation en février 1874.
Le péage, qui existait du temps du pont suspendu, fut rétabli jusqu'en 1900. Il fallait débourser "un sou" par personne, "deux sous" avec une brouette. A l'extrémité du pont, du côté de Ris, on trouvait la maisonnette du percepteur et de grandes grilles que le gardien fermait, la nuit venue. Une inscription "pont à péage" subsista jusqu'à la guerre, alors que la maison et la grille avaient été démolies en 1937.
Juste en dessous de la maison du gardien, sur la berge, on trouvait le cimetière des chiens où étaient enterrés les petits animaux, chiens chats etc...
Le pont fut à nouveau détruit par l'armée française pour empêcher les Allemands de s'approcher de la capitale.
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