GRHL - HISTOIRE LOCALE DE RIS-ORANGIS

Groupe Rissois d'Histoire Locale. Association "loi 1901"

GRHL - HISTOIRE LOCALE DE RIS-ORANGIS

QUI ÉTAIT ? : ALEXANDRE GARCIA AGUADO (1784-1842)

Pour la plupart des Rissois ce nom ne signifie pas grand chose. Pourtant, au XIXème siècle une de nos rues portait ce nom ainsi que notre pont qui porte aujourd'hui l nom de « Pont de l'Amitié ».

Voir l'article « HISTOIRE DES PONTS DE RIS-ORANGIS - PARTIE 1 : 19e SIÈCLE »

Le pont Aguado, remplacé aujourd"hui par le pont de l'Amitié

Le pont Aguado, remplacé aujourd"hui par le pont de l'Amitié


Alexandre Marie Aguado, marquis de Las Marismas del Guadalquivir*, vicomte de Monte Ricco, est un militaire, banquier, collectionneur d'art et mécène espagnol, né le 29 juin 1784 à Séville et mort à Gijón (Espagne) le 12 avril 1842, inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris (division 45).

Après la bataille de Baylen** en 1808, il entre dans l’armée française et arrive jusqu’au grade de colonel. Il sert alors comme aide-de-camp du maréchal Soult, duc de Dalmatie. Après la chute de Joseph Bonaparte, Aguado s’exile en France.  

 les marais du Guadalquivir, dont il finança les travaux de drainage.
** La bataille de Baylen, écrite aussi en français bataille de Baylen, est un affrontement armé de la guerre d'indépendance espagnole qui se déroule en juillet 1808, point culminant du soulèvement de l'Andalousie contre l'envahisseur français. Victoire décisive des Espagnols, c’est le premier échec important des armées napoléoniennes.
 

La bataille de Baylen

La bataille de Baylen


Contraint à l'exil en 1815, il se lance dans les affaires à Paris. Grâce aux relations de sa famille à La Havane et au Mexique, il accumule, en peu de temps, une fortune suffisante pour créer une « maison de banque ». Le gouvernement espagnol lui donne carte blanche pour négocier les emprunts de 1823, 1828, 1830 et 1831 et Ferdinand VII d'Espagne le fait marquis (1829), le décore de plusieurs ordres (ordre de Charles III (1830), ordre d’Isabelle la Catholique (1833), et lui accorde d'importantes concessions minières en Espagne. Aguado négocie également l'emprunt grec de 1834. En 1828, renonçant à son rôle de courtier de la couronne espagnole, il s'installe à Paris et est naturalisé français; il possède de grandes propriétés en France, dont le vignoble de Château Margaux.
 

Ordrs de Charles III et d'Isabelle la Catholique - Le château Margaux au 19e siècle et ses caves.Ordrs de Charles III et d'Isabelle la Catholique - Le château Margaux au 19e siècle et ses caves.
Ordrs de Charles III et d'Isabelle la Catholique - Le château Margaux au 19e siècle et ses caves.Ordrs de Charles III et d'Isabelle la Catholique - Le château Margaux au 19e siècle et ses caves.

Ordrs de Charles III et d'Isabelle la Catholique - Le château Margaux au 19e siècle et ses caves.


En 1827, il achète le château de Petit-Bourg à Évry-sur-Seine, dont il devient le maire en 1831 ; il le revend en 1840 à la suite du tracé du Paris-Orléans qui l'exproprie pour partie ; à proximité, près de Corbeil, il achète la papeterie d'Essonne.

Pourquoi la contestation du tracé ? L'emprise de la ligne du Chemin de Fer empute les propriétaires d'une partie de leur domaine.  Finies les parties de canotage et la baignade. En contre-partie la compagnie construira une passerelle au droit de chacun des châteaux.

Pour  Ris 4 passerelles devant les châteaux de Ris (demeure des Seigneurs de Ris), devant Fromont (devenu l'Hôtel de Ville) devant Tousseau (ancienne propriété des comte Ordener; toujours habité par Mme Chain, descendante de la famille Ordener) et La Briqueterie démolie en 1919 (il fut la propriété du vicomte Garat, beau-père du général Pierre Yriex Daumesnil.

Ainsi qu'une paserelle devant le château de Petit Bourg à Évry (propriété d"Aguado).
En ce qui concerne Aguado, il avait fait une proposition à la compagnie du Chemin de Fer; c'était de construire deux ponts, un entre Grigny et Ris et l'autre après Évry pour y faire passer les trains sur l'autre rive de la Seine et les faire revenir par le deuxième pont. Biensûr, Aguado prenait en charge la construction des deux ponts. Proposition qui fut refusée.

En 1829, Aguado achète un hôtel particulier, 6, rue Drouot à Paris, qui deviendra un jour la mairie du 9e arrondissement. Il devient maire de la commune d'Évry en 1831. Il achète le château de Grossouvre en 1833. C’est un amateur d’opéra éclairé, il est l’ami du compositeur Gioacchino Rossini (1792-1868).

En 1834, il fait venir à Évry son ancien compagnon d'armes et Libertador de l'Argentine, le général José de San Martín, qui y achète une maison.

 

Le passage des voies devant les châteaux d'Évry et de TrousseauLe passage des voies devant les châteaux d'Évry et de Trousseau

Le passage des voies devant les châteaux d'Évry et de Trousseau

Il est commanditaire associé dans l’exploitation de l’Opéra de Paris. Il a trois fils dont Olympe Aguado (1827-1894), photographe, et Onésipe vicomte Aguado, également photographe. Alexandre Aguado s’éteint le 14 avril 1842, à Gijón (Espagne). A sa mort, il laisse une fortune estimée à soixante millions de francs, et une magnifique collection de tableaux, en majeure partie de l’école espagnole, achetée par l’état français.

Alexandre Marie Aguado, marquis de Las Marismas del Guadalquivir, vicomte de Monte Ricco est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise.

Le tombeau au Père-LachaiseLe tombeau au Père-LachaiseLe tombeau au Père-Lachaise

Le tombeau au Père-Lachaise


Le 13 septembre 1870, le Génie militaire fait détruire le pont suspendu pour protéger Paris de l'avance des Prussiens. Le bac fut remis en fonction jusqu'à la mise en service du nouveau pont métallique, en 1874.

Alphonse Daudet raconte dans son livre « Robert Helmont » :

 ….Cette fois, l'eau réfléchissait bien la mélancolie environ­nante. Ce pont abattu, les piles écroulées s'entassant des deux côtés en monceaux de pierres blanches, les cordages de fer trem­pant dans l'eau, tout cela faisait sur l'horizon comme une grande déchirure qui parlait d'invasion. Plus de bateaux, plus de trains de bois. La rivière redevenue sauvage, sil­lonnée de libres courants, de tourbillons, de remous autour des débris du pont, et char­riant seulement des paquets d'herbes, de racines, où les bergeronnettes fatiguées de voler s'abandonnaient au fil de l'eau. Sur les pentes de chaque rive, des blés encore de­bout, des carrés de vigne, des champs frai­chement coupés où les hautes meules s'entouraient d'ombre; toute une récolte perdue, à l'abandon .... 
 

Illustration dans Robert Helmont - Le nouveau pont métallique portera le nom de « Pont Aguado ».Illustration dans Robert Helmont - Le nouveau pont métallique portera le nom de « Pont Aguado ».

Illustration dans Robert Helmont - Le nouveau pont métallique portera le nom de « Pont Aguado ».

Partager cet article

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Commenter cet article

L
article très interressant et enrichissant<br /> Merci
Répondre