Groupe Rissois d'Histoire Locale. Association "loi 1901"
6 Janvier 2025
Né à Toul le 2 février 1782 , Henri Marie Daniel Gaultier de Rigny s’est notamment distingué à travers une carrière militaire pour laquelle il a reçu de nombreuses médailles.
La marine, ça n’était pas une simple vocation pour lui. C’était aussi le dernier vœu de son père mourant, ancien capitaine d’une unité de cavalerie.
Propriétaire du château de Ris au XIXème siècle, une rue de Ris-Orangis porte son nom.
Partant de la route nationale 7 elle longe la place du Monument aux Morts et aboutit à la grille du château (ancienne demeure des seigneurs de Ris)
Son père, Jean-François Gaulthier de Rigny, un ancien capitaine au régiment de Penthièvre-Dragons, retiré fort jeune du service actif, est mort en laissant cinq garçons en bas âge, enfants nés de Perpétue Louis, sœur du baron Louis, plusieurs fois ministre des Finances sous les deux Restaurations et la monarchie de Juillet.
La Révolution française fait sortir Henri de l’école de Pont-à-Mousson, où il avait été envoyé tout enfant. Henri de Rigny, âgé de dix ans alors, avait perdu son père ; sa mère était inscrite sur la liste des émigrés. Une tante recueillit la jeune famille, composée d’une jeune fille de seize ans et de cinq garçons, dont Henri était l’aîné.
Après un séjour de quelques mois à l’École spéciale de Brest, où il avait été envoyé pour y terminer ses études. Ågé de seize ans à peine, en 1798, il entre dans la marine en qualité d’aspirant de seconde classe sous les ordres de l’amiral Bruix. En 1799 il est nommé aspirant, il embarque sur « La Fraternité ». Il assiste au blocus de Porto-Ferrajo (en ?) et à la bataille d'Algésiras puis il fait la campagne d’Égypte 1798-1801 et prend part aux expéditions de Saint-Domingue, de Corse et d’Espagne. En 1803, il est nommé enseigne de vaisseau et, en cette qualité, il est envoyé au camp de Boulogne ; il est chargé du commandement d’une corvette La Triomphante. Interpellé par Napoléon Ier sur l’opportunité de faire sortir à la marée tous les bâtiments de la flottille destinée à une descente en Angleterre, le jeune marin fait à l’Empereur une réponse aussi ferme que concise (?).
Campagnes sous la Restauration.
Henri de Rigny est élevé au grade de capitaine de vaisseau en 1816.
Le 27 janvier 1823, il prend le commandement de l'escadre française dans les mers du Levant, qu'il quitte en mai 1824 (pour raison de santé) mais reprend le 18 avril 1825.
La bataille des Moulins en 1825. Il est notamment chargé de réprimer la piraterie turque ou grecque, qui s'était développée à la faveur des conflits de la guerre d'indépendance ; ses soins intelligents fixent dans l’Archipel la police de la navigation et le capitaine français est, suivant sa propre et pittoresque expression, un véritable juge de paix chargé de préserver de fureurs inutiles deux peuples alors divisés par une guerre acharnée.
Guerre d'indépendance grecque et Expédition de Morée (entre 1828 et 1833).
Il assiste à plusieurs épisodes du conflit en tant qu'observateur et joue parfois un rôle d'intermédiaire lors des négociations, dont celles ayant précédé la reddition de l'Acropole d'Athènes en juin 1827.
La frégate de l'Amiral Henri de Rigny à la bataille des Moulins en 1825. - Maquette de la Phenix; au premier plan, un portrait posthume de l’amiral à bord de La Sirène. Au second, une maquette du Phénix, un autre vaisseau à bord duquel l’amiral de Rigny a navigué.
Nommé contre-amiral le 22 mai 1825, il participe en 1827 aux opérations conjointes de la France, de l'Empire russe et du Royaume-Uni décidées à la suite du traité de Londres afin de faire cesser le conflit.
Il commande ainsi la flotte française à bord du navire amiral la Sirène à la bataille de Navarin le 20 octobre 1827, victoire écrasante des forces alliées françaises (commandées par l'amiral de Rigny), russes (commandées par l'amiral Lodewijk van Heiden) et anglaises (commandées par l'amiral Edward Codrington) sur la flotte turco-égyptienne d'Ibrahim Pacha, qui lui vaut la croix de l’ordre du Bain, de l’Ordre de Saint-Alexandre Nevski et le grade de vice-amiral. Un monument commémoratif en forme d'obélisque dédié à la victoire des trois amiraux sera érigé en 1930 sur la place centrale de la ville de Pylos.
La bataille de Navarin et le monument commémoratif aux trois amiraux de la bataille de Navarin sur la place centrale de Pylos (Grèce) : de Rigny
« Expédition de Morée » est le nom donné à l’intervention terrestre de l’armée française dans le Péloponnèse entre 1828 et 1833, lors de la guerre d'indépendance grecque, afin de libérer la région des forces d'occupation turco-égyptiennes. Elle est accompagnée d'une expédition scientifique mandatée par l'Institut de France.
L’expédition de Morée fut la deuxième des grandes expéditions militaro-scientifiques menées par la France dans la première moitié du XIXe siècle. La première, la référence, avait été celle d’Égypte à partir de 1798. La dernière fut celle menée à partir de 1839 en Algérie. Elles se firent toutes à l’initiative du gouvernement français et furent placées sous la tutelle d'un ministère particulier (Relations extérieures pour l’Égypte, Intérieur pour la Morée et Guerre pour l’Algérie). Les grandes institutions scientifiques recrutaient les savants (qu’ils fussent civils ou militaires) et leur fixaient leurs missions, mais le travail sur place se faisait en relation étroite avec l’armée.
La Commission des Sciences et des Arts lors de l’expédition d’Égypte de Bonaparte et surtout les publications qui avaient suivi étaient devenues une référence. La Grèce étant l’autre grande région « antique » considérée comme à l’origine de la civilisation occidentale (c’était un des arguments principaux des philhellènes), il fut décidé de « profiter de la présence de nos soldats qui occupaient la Morée pour envoyer une commission savante. Elle ne devait pas égaler celle qu’on vit attachée à la gloire de Napoléon […] Elle devait cependant rendre d’éminents services aux lettres et aux sciences ».
De retour en France après l’évacuation des troupes françaises de l’expédition de Morée, à laquelle il avait pris part, l’amiral de Rigny est nommé comte et préfet maritime à Toulon en 1829, mais il refuse, le 8 août de la même année, le portefeuille de la Marine dans le ministère Polignac.
Revenu à Toulon pour cause de santé, en septembre 1830, il est nommé membre du conseil d’Amirauté et reçoit la décoration de grand-officier de la Légion d'honneur. Il reçoit ensuite celle de grand-croix le 12 août 1832.
Appelé en 1831 à la Chambre des députés par une double élection (il restera député de la Moselle, puis du Pas-de-Calais jusqu’à sa mort en 1835), l’amiral de Rigny reçoit de Louis-Philippe le 3 mars de la même année le portefeuille de la marine. Chargé, le 4 avril 1834, du département des affaires étrangères, il fait dans cette administration preuve d’une activité nouvelle.
Le 12 mars 1835, les soins qu’exigeait sa santé, devenue de plus en plus chancelante, forcent le comte de Rigny à résilier ses fonctions de ministre ; toutefois, dans le mois d’août, il accepte une courte mission à Naples. Il est à peine de retour à la fin d’octobre, quand il ressent les premières atteintes du mal terrible auquel il succombe dans la nuit du 6 au 7 novembre 1835, à l’âge de 52 ans. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (36e division). Mais par la suite, son corps est transféré au cimetière de Montmartre (4e division) où il repose désormais.
Le 17 septembre 1834, il épousa Adèle Narcisse Defontaine, née à Mons le 13 mai 1803, veuve en premières noces d'un riche homme d'affaires belge, Florent François Daniel Honnorez (1780-1830), dont elle avait eu deux filles : Élise (1826-1876), plus tard duchesse de Padoue par son mariage avec Arrighi de Casanova, et Léonie (1829-1892), plus tard marquise de Talhouët par son mariage avec Auguste de Talhouët-Roy.
Le 12 mars 1835, les soins qu’exigeait sa santé, devenue de plus en plus chancelante, forcent le comte de Rigny à résilier ses fonctions de ministre ; toutefois, dans le mois d’août, il accepte une courte mission à Naples. Il est à peine de retour à la fin d’octobre, quand il ressent les premières atteintes du mal terrible auquel il succombe dans la nuit du 6 au 7 novembre 1835, à l’âge de 52 ans. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (36e division). Mais par la suite, son corps est transféré au cimetière de Montmartre (4e division) où il repose désormais.
Après sa mort, sa veuve mit au monde une fille, Marie Amélie Gaultier de Rigny née le 7 février 1836. Elle épousa le baron de Verneaux et mourut le 6 juillet 1868 au château de Ris à Ris-Orangis. La comtesse de Rigny, sa mère, mourut également au château de Ris le 13 novembre 1875.
Relecture par Jocelyne et Jean Pierre Valjent
Sources :
- POP - Plate Forme Ouverte du Patrimoine
https://pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/000PE008444
- geneanet : https:gw.geneanet.org - arnac-p=henri
- https://www2.assemblee-nationale.fr › fiche › (num_dept)- Pylos – Baie de Navarin – Île de Sphactérie
Visitpeloponese.com
http://www.visitpeloponese.com.prdct.pylos-baie
-
https://www.navarin.fr
-
https://gr.ambafrance.org › Bataille-de-Navarin
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