Groupe Rissois d'Histoire Locale. Association "loi 1901"
28 Mai 2024
En 2019, le GRHL (Groupe Rissois d'Histoire Locale) avait publié une revue intitulée
« Ris-Orangis de 1940 à 1945 »
Sommaire :
- Contexte géopolitique à la fin des années 30,
- L'Europe en état d'alerte,
- Ris-Orangis en 1940 : la guerre puis l'occupation,
- Ris-Orangis en 1941 : occupation et privation,
- Ris-Orangis en 1942,
- Ris-Orangis en 1943,
- Ris-Orangis en 1944 : après le drame, le libération
- Ris-Orangis en 1945 : la fin de la guerre: des pilotes américains cantonnent à Ris-Orangis afin de participer à l'opération aéroportée dite « Opération Varsity » qui devra soutenir le du Rhin pour les 9th US et 2th British Army.
- Epilogue : réception à Ris-Orangis des descendants de ces pilotes.
Cette revue est abondamment illustrée par des photos montrant la destruction du pont, l'arrivée des Américains, la réception des descendants des pilotes américains qui ont été hébergés à Ris après le départ des Allemands, etc...
L'article reproduit ci-dessous reprend intégralement le chapitre :
« Ris-Orangis en 1944 : après le drame, le libération »
L'ensemble de la revue vous sera proposé en téléchargement imprimable et gratuit vers le 20 août.
Si 1943 s'est passé à peu près sans évènement majeur pour la commune, si les années antérieures n'ont apporté pour la population que de sévères mesures de restriction, 1944 va devenir le point de cette occupation avec toutes ses conséquences. Essayons au travers des notes de M. Michel de rapporter ces faits.
Le 24 janvier, le Feldkommandant convoque pour 9 heures tous les maires du canton de Corbeil et leur donne les ordres suivants :
- Il faut intensifier la culture des oléagineux: strictement obligatoire.
- Il faut faire des livraisons rapides de foin et d'avoine.
- Les jeunes agriculteurs de la classe 1943 seront recensés en vue d'être requis pour une période de trois mois, janvier, février, mars et mis à la disposition de l'Organisation Todt Pour ceux qui ne se présenteraient pas, l'Organisation avait reçu l'ordre de les retenir plus de trois mois.
- Les hommes de 15 à 60 ans et les femmes de 15 à 50 ans seront recensés en vue de la mobilisation de la main d'œuvre. - Le téléphone sera retiré à tout abonné qui ne se sert que très peu de son appareil.
Le mardi 25 janvier les ingénieurs de la firme Daimler-Benz veulent connaître le nom de l'exploitant agricole propriétaire des terres entourant la C.I.M.A, car ils veulent y poser une clôture. Il demandent aussi à réquisitionner les pavillons inoccupés.
Le dimanche 27 février les bombardements se multiplient en région parisienne. La municipalité de Ris constitue des équipes de brancardiers bénévoles et de déblaiement pour éventuellement porter secours, à tout moment, aux personnes victimes de bombardements. Un poste de secours est installé dans l'ancienne mairie située à côté de l'église.
Le vendredi 24 mars, début de rodage des moteurs d'avions Daimler-Benz au banc d'essai route de Grigny. Le bruit est assourdissant.
Le dimanche 9 avril, c'est à partir de cette date que la population va sentir les effets terribles de cette guerre portée sur tout le territoire ; ils seront de jour en jour plus violents. Entre minuit et une heure du matin, des escadrilles alliées survolent la commune. Des fusées éclairantes remplissent le ciel de lueurs et aussitôt les bombes tombent produisant de formidables explosions ; les maisons tremblent. On apprend le lendemain que les bombes sont tombées sur la gare de Villeneuve-Saint-Georges, à quelques kilomètres de Ris-Orangis. Les voies sont endommagées ainsi que les ateliers. Beaucoup de maisons, sont touchées et outre ces dégâts matériels, de nombreuses victimes ont été retirées des décombres. Le lendemain, vers 8 heures, un avion de reconnaissance survole la région pour évaluer la sinistre besogne.
Le mercredi 12 avril, convocation des maires de la région pour une réunion à la mairie de Brétigny-sur-Orge le samedi 15 avril.
Le samedi 15 avril, la réunion est présidée par le commandant allemand du camp d'a viation de Brétigny. En cas de bombardement du camp, notre commune doit fournir 50 hommes de 18 à 50 ans, pris en dehors de ceux qui travaillent déjà pour les Allemands et des sapeurs-pompiers. Ils se muniront d'une pelle, d'une pioche, d'une gamelle, d'un couvert et d'une bouteille vide. La nourriture leur sera assurée sans tickets et gratuitement. Ils recevront un salaire de 100 francs par jour. Ceux qui arriveront après 11 h n'auront que 50 francs. Tous les hommes seront transportés par camion.
Le mardi 18 avril, l'alerte est donnée à 22h45. Vers 23h les escadrilles alliées bombardent les voies ferrées du triage de Juvisy. Les avions survolent la commune par vagues successives. Des fusées éclairantes illuminent tout l'horizon au nord et même notre commune. Le calme revient vers minuit et demi. Les équipes d'urgence de la Croix Rouge, les sapeurs-pompiers et de nombreux volontaires partent aussitôt pour Juvisy.
A Juvisy tout le quartier de la rue de l'Orge et la mairie sont détruits.
Les victimes sont nombreuses. Jusqu'à 4h du matin on entend 18 bombes à retardement. Des blessés sont transportés et hospitalisés au sanatorium des Cheminots. Plusieurs pavillons ont été réquisitionnés pour y loger des familles sans abri. Pendant plusieurs jours les travaux de déblaiement continuèrent. Plusieurs survivants enfouis sous les décombres purent être sauvés. Une quête faite à Ris-Orangis recueille au total 51390 francs, répartis entre Juvisy pour 28 530 francs et Athis-Mons pour 22 860 francs.
Les communes de Juvisy, Athis-Mons, Viry-Châtillon et Draveil ont été touchées par les bombes. Seuls Juvisy et Athis-Mons recensent de nombreuses victimes.
A Athis-Mons on compte 230 morts et plus de 800 immeubles inhabitables. A Juvisy, on compte 125 morts et 600 immeubles inhabitables. De plus on compte de nombreux blessés parmi la population mais aussi parmi les sauveteurs.
Le vendredi 21 avril, alerte à minuit et demi. Des avions passent à haute altitude. On entend le fracas des bombes au loin. Un avion touché par la DCA allemande tombe en flammes loin sur le plateau, derrière les Eaux de la Vanne.
Le lundi 24 avril, autre alerte, passage de nombreuses escadrilles alliées.
Le jeudi 27 avril, alerte de minuit quarante cinq à une heure quarante-cinq. De nombreuses escadrilles passent au-dessus de la commune. L'attaque est sur Villeneuve-Saint-Georges. Nos sapeurs-pompiers partent. Ils rentrent vers 7h du matin, leur chef ne signale aucune victime.
Le lundi 1er mai, quatre alertes dans l'après-midi. Vers 19h30, des avions sortent des nuages à très basse altitude. Aussitôt la peur s'empare de la population qui se sauve dans toutes les directions, croyant à une attaque de la commune. Il n'en est rien, la population en est quitte pour la peur.
Le mercredi 3 mai, alerte entre 0h et 1h30, de nombreuses fusées éclairantes sont aperçues au loin. Cependant un combat aérien a lieu au-dessus de la commune, le sifflement des balles est continu.
Le jeudi 4 mai, la Compagnie du Gaz prévient qu'en raison de la situation des stocks de charbon, le gaz ne sera plus distribué, à partir du 5 mai, que de 19 à 21h et ce pour une période indéterminée.
Ce même jour, les Allemands prennent possession du groupe scolaire Boulesteix où il vont entasser des réserves de vivres. Le chargement des planchers par de nombreuses caisses et sacs font craindre un affaissement voire un effondrement de ceux-ci.
Le dimanche 14 mai, vers 18h un avion anglais survole en rase-mottes les usines de l'Alliamétal puis celles de la C.I.M.A où est installé Daimler-Benz. Vers 20h deux au tres avions font la même manœuvre. Les habitants proches de ces usines ne sont pas rassurés. Le manque de gaz qui alimente la plupart des voitures de ravitaillement, provoque la pénurie chez les commerçants. Les boulangers vont manquer de bois, car leur fournisseur a reçu l'avis que ses ouvriers vont être déportés en Allemagne. Des démarches sont faites au bureau d'embauche pour que ces hommes indispensables lui soient laissés. Satisfaction lui sera donnée.
Le dimanche 21 mai, les prisonniers de guerre rapatriés donnent un concert à la salle des fêtes. La recette sera versée sur des livrets de Caisse d'épargne, qui seront remis à leurs camarades à leur retour de captivité.
Le lundi 22 mai on découvre dans les fouilles Chalon, chemin des Glaises, un obus de DCA non éclaté. La Kreiskommandantur de Corbeil prévenue le fait enlever.
Le mercredi 24 mai, une escadrille alliée passe au-dessus de Ris-Orangis. Elle se dirige vers Orly pour bombarder le camp d'aviation. L'un des deux immenses hangars en béton construits par Eugène Freyssinet, (hangars qui à l'origine étaient destinés aux dirigeables), s'effondre. Quant à l'autre, seules quelques fermes tordues resteront debout.
Le jeudi 25 mai, devant le danger que peuvent courir les enfants, une délégation de mères de famille se présente à la mairie pour demander qu'une classe soit ouverte au château d'Orangis qui semble moins exposé que les écoles.
Par un arrêté en date du 31 mai, M. le Préfet ordonne la fermeture à compter du 1er juin des écoles publiques et privées. Il demande aussi d'organiser une garderie d'enfants dans un endroit éloigné de plus de 1000 mètres des points susceptibles d'être bombardés. Le château d'Orangis semble approprié, la garderie qui y fut ouverte fut peu fréquentée.
Ce même jour, passage d'avions au-dessus de la commune. Un obus de DCA tombe dans les fouilles derrière le cimetière provoquant une énorme gerbe d'eau.
Le samedi 27 mai vers 14h15, une nouvelle attaque aérienne sur Juvisy. Cependant le bombardement est moins violent que celui du 18 avril, mais il est fortement ressenti à Ris-Orangis. Les pompiers et équipes d'urgence partent aussitôt. A leur retour ils signalent qu'il n'y a pas eu de victimes. Seules les voies du P-O sont détruites.
Le lundi 29 mai à 11h45 la population va vivre des moments effroyables. Il est 11h45 lorsque surgit une escadrille alliée à moyenne altitude, et aussitôt c'est le bombardement à quelques centaines de mètres de Ris sur le préventorium Minoret et le sanatorium des Cheminots situés sur la rive droite de la Seine.
La façade du préventorium Minoret s'est écroulée et une partie des bâtiments du sanatorium se sont effondrés, ensevelissant de nombreux malades sous les décombres. On compte de nombreuses victimes parmi lesquelles se trouvaient l'infirmière major et le médecin-chef. Après 4 jours de recherche on dénombra 61 victimes.
Une bombe est tombée dans un champ d'un des fermiers d'Orangis, faisant un trou de 10 mètres de profondeur. Nombreuses sont les vitres brisées et les souches des cheminées ébranlées.
Le mercredi 31 mai, ordre est donné qu'en cas d'alerte la mairie devait obligatoirement être immédiatement évacuée du public et du personnel.
Le vendredi 2 juin deux alertes : à midi et à 20h30 de nombreux avions passent au-dessus de la commune. Des bombes tombent au loin.
Le dimanche 4 juin, alerte à 20h. Peu après c'est le bruit infernal des moteurs au-dessus de Ris. Les habitants proches des usines quittent en toute hâte leur domicile et avancent vers le centre de la ville. Les bombes sont tombées tout près mais hors de la commune, certaines en forêt de Sénart. Un nuage de poussières épais inexpliqué s'élève et pendant une demi-heure, il bouche la vue à moins de 200 mètres.
Le mardi 6 juin les Alliés débarquent en Normandie. La nouvelle se répand rapidement dans la commune, semant à la fois la joie de l'espoir, mais aussi l'inquiétude.
La fin de la guerre est proche.
Le mercredi 7 juin, l'alerte est donnée à 1h30. De nombreuses escadrilles survolent la commune. De nouveau c'est Juvisy qui est bombardé. Quelques avions atteints par la DCA tombent en flammes.
Ce même jour à 17h le commandant du camp de Brétigny-sur-Orge demande 50 hommes pour le lendemain, pour des travaux de déblaiement. Le maire refuse compte tenu de la situation de la commune dont les usines occupaient toute la main d’œuvre.
Le préfet demande qu'on évacue dans un rayon de 500m autour du pont de la Seine tous les enfants de moins de quinze ans, les enfants de moins de dix ans avec leur mère, ainsi que les femmes enceintes.
Le vendredi 9 juin rétablissement de la distribution du gaz.
Véhicule dit « gazogène » et affichage d'un avertissement aux utilisateurs (photos prises à Ris-Orangis)
Le samedi 10 juin, drame d'Oradour-sur-Glane.
Le lundi 12 juin, l'alerte est donnée à 13h45. Un avion lâche une bombe qui tombe dans les bois de M. Lot à Orangis. Une femme qui travaillait à la confection de fagots est tuée. La victime est une habitante de Ris, madame Bourry, elle habitait rue Ingres.
Le dimanche 25 juin, plusieurs escadrilles survolent la commune vers 19h30 et lâchent quelques fusées éclairantes qui déclenchent la panique parmi les habitants.
Le mercredi 28 juin, deux alertes : une à 3h avec de nombreux passages d'avions, l'autre à 8h sans avions.
Le vendredi 30 juin, ordre de la Kreiskommandantur de Corbeil de faire creuser des tranchées de 1,60m de longueur, 0,80m de largeur et l,50m de profondeur le long de la route Nationale ; sans autre explication mais peut-être pour abriter éventuellement des soldats attaqués ou surpris par un bombardement? La mairie fait savoir qu'aucun homme n'est disponible. Mais l'officier allemand insiste sous peine de sanctions. Sous les menaces, la mairie confie les travaux à l'entreprise DILLY, de Corbeil, pour la somme de 10 000 francs. Les travaux commencèrent le 6 juillet.
Le jeudi 13 juillet, la municipalité organise une cuisine collective pour la population qui ne trouve plus à se ravitailler normalement. Depuis quelques temps la commune avait organisé à la salle des Fêtes une vente des denrées qu'elle arrivait à se procurer. Les faibles quantités l'obligèrent à réglementer la part de chacun.
Le samedi 15 juillet à 2h, deux fusées éclairantes illuminent la commune, les bombardements qui suivent sont assez loin. Le dimanche 16 juillet arrestation par la Feldgendarmerie de Corbeil de nombreux jeunes gens dont certains étaient porteurs d'armes.
Le jeudi 20 juillet, attentat manqué contre Hitler.
Le dimanche 23 juillet vers 23h, les gendarmes de Ris-Orangis et de Draveil sont assaillis par des hommes qui leur donnent l'ordre de leur remettre leurs armes. Sans la moin dre résistance les gendarmes s'exécutent.
Le vendredi 28 juillet, un troupeau de 190 bêtes à cornes venant par la route de Saint Amand dans le Cher fait une halte dans le parc du château de Trousseau. Ces bêtes sont destinées au ravitaillement du département de la Seine. Le lundi 30 juillet, MM. Desforges père et fils sont arrêtés par la Feldgendarmerie de Corbeil. On ignore les motifs de ces arrestations. Relâchés dans l'après-midi du mardi 1 er août, ils nous apprennent qu'ils ont été arrêtés suite à une lettre anonyme les accu sant, pour le père de cacher des prisonniers de guerre évadés, pour le fils de ne pas être en règle avec l'Inspection du travail.
Le mardi 1er août la 2ème DB du général Leclerc débarque en Normandie.
Ce même jour, de 15h30 à 17h30, alerte à Ris-Orangis. Des escadrilles survolent la commune. Le bombardement a lieu au loin.
Le jeudi 10 août, les autorités allemandes ordonnent le couvre-feu de 22h30 à 5h30.
Vers 9h, cinq individus se disant de la Gestapo sont venus arrêter à sa ferme M. Dubois, agriculteur à Trousseau, accusé de cacher des parachutistes. Ils perquisitionnent le domicile, prennent les papiers, de l'argent et divers objets. Ils l'emmènent jusqu'à Morangis où il sera relâché vers 14 h. Convaincu d'avoir affaire à des malfrats, M. Dubois portera plainte, une plainte qui sera sans suite.
Le samedi 12 août on entend le canon au loin. L'heure de la délivrance approche. Deux chars allemands prennent position, l'un à l'entrée de la commune vers le haut de la côte en bordure de la route Nationale, l'autre dans le bas à hauteur de la Place des Fêtes. La population inquiète ne s'affola pas. Le lendemain matin les deux chars avaient disparu.
Le mardi 15 août, le personnel allemand de Daimler est en état d'alerte. Le maire le signale à la sous-préfecture et souligne que tout le matériel risque d'être abandonné sans surveillance et risque d'être volé.
A partir de ce jour les évènements vont se précipiter dans la commune. La population qui suit l'avance des alliés vers Le Mans s'attend à tout moment à l'arrivée des chars américains. On entend le canon au loin, la population est nerveuse.
Devant cette situation, le maire demande aux responsables de Daimler, en cas de départ précipité, que les clés des pavillons réquisitionnés soient remises en mairie j il n'en sera rien. Les Allemands partent en laissant quatre wagons de charbon qui seront vidés avant que la mairie puisse intervenir.
Ce même jour les boulangers de Ris-Orangis obtiennent 50 quintaux de farine à enlever aux Grands Moulins de Corbeil.
Les troupes allemandes sont aux abois. Les alliés avancent et se trouvent aux confins du département de Seine et Oise. Comme on le voit sur cette carte remise au Sous-préfet en août 1944, ils se rapprochent de la partie sud de l'arrondissement de Corbeil.
Le mercredi 16 août à 14h30 des soldats allemands arrosent d'essence la passerelle sur la Seine et mettent le feu. Les extrémités construites en bois s'embrasent rapidement. L'arche centrale métallique reste un instant debout, avant de s'effondrer dans la Seine.
Impossible de s'approcher, les Allemands menaçant de leurs mitraillettes quiconque tenterait de vouloir éteindre l'incendie, pompiers y compris.
Une fois de plus la traversée de la Seine deviendra difficile pour les riverains.
Le jeudi 17 août, la bataille se rapproche. De minuit à 5h du matin, les explosions se succèdent à l'ouest. Sur le camp de Brétigny, les dépôts d'explosifs sont détruits par les Allemands qui abandonnent leurs installations.
A Ris-Orangis, les occupants avaient entassé des quantités énormes de marchandises et de vivres dans le groupe scolaire du plateau, l'école Boulesteix actuelle. Vers 9h30, juste avant de partir, ils y mettent le feu et interdisent de s'en approcher.
Après le départ des Allemands, les habitants essaient de sauver ce qu'ils peuvent de cet incendie ravageur. Les hommes pénètrent dans le bâtiment et jettent par les fenêtres les sacs de farine, les caisses de conserves, les cartouches de tabac. La farine est immédiatement transportée chez les boulangers, et les denrées au Secours National ; du moins ce qu'il en reste car tout est pillé par une population affamée. Toutefois, 1 580 boites de conserves sont mises en réserve pour le ravitaillement des Rissois.
Les boulangers vendent le pain sans tickets à raison de 300 grammes par jour et par personne au prix de 3, 70f le kilo.
Le vendredi 18 août vers 10h, des avions en piqué mitraillent sur la Seine des péniches qui contenaient de l'essence. Vers 17h, les Allemands tentent de faire sauter les entrepôts de la C.LM.A. La charge d'explosif est insuffisante, les dégâts sont peu importants. Ils reviennent le samedi 19, placent des charges plus importantes et cette fois à 11h15 une violente détonation ébranle les maisons voisines. L'entrepôt vient de sauter, une épaisse fumée noire s'élève suivie de six autres explosions. Les pompiers partent sur les lieux du sinistre qu'ils arrivent à maitriser dans la soirée.
Cette journée du lundi 21 août fut la plus tragique pour les habitants de la commune.
Voici le témoignage de Monsieur Collet, conseiller municipal qui vécut personnellement ce cauchemar au cœur de l'action et qui en fit un récit détaillé.
« J'habitais alors boulevard Arago, et ce lundi 21 août, vers 9h30, j'allais chercher notre maigre ration de pain chez le boulanger Camus en haut de la route Nationale, en face de ce qu'on appellera plus tard « Le rond-point des Fusillés ». Une auto était stationnée à l'angle de la route d'Orangis, tournée vers le plateau, quatre jeunes gens armés de mitraillettes attendaient, ils portaient un brassard de la Résistance au bras.
Un camion allemand semblant avoir quelques difficultés à monter la côte, un soldat couché sur l'aile avant droite en sentinelle, arrive à la hauteur de la route d'Orangis. Il parcourt encore une quarantaine de mètres lorsqu'une rafale atteint le soldat qui tombe sur la chaussée. La voiture des résistants s'en va. Le camion, le sommet de la cote passé, retrouve une nouvelle vigueur, accélère et s'éloigne rapidement. Il s'arrête à l'angle de la route de Mennecy, ainsi qu'une auto arrivant en sens inverse. Probablement une voiture allemande qui fait demi-tour. Les deux véhicules filent vers Corbeil.
Alertés, le docteur Périer, M. Michel secrétaire de mairie et M. Compérat, président du Secours National, font descendre le blessé à la salle des Fêtes où les premiers soins lui sont donnés par le docteur. Puis ils le font évacuer sur l'hôpital de Corbeil, par l'ambulance de M. Marcelin.
Après à peine un quart d'heure, arrivent depuis Évry-Petit-Bourg une file de camions d'où descendent de nombreux soldats allemands, qui franchissent le pont de l'Écoute-s'il-Pleut, viennent par la route Nationale et s'éparpillent dans les champs (Domaine de l'Aunette aujourd'hui) cultivés par M. Desforges ; en tirant des rafales de mitraillettes.
Les balles passent au-dessus de ma tête, faisant tomber quelques menues branches : la retraite m'est coupée, je ne peux plus rentrer chez moi. Je remonte la route d'Orangis, puis l'avenue Georges Sand. Avant d'arriver à la hauteur de la rue des Fauvettes, là où cette avenue fait un coude, Jean Schilt m’appelle : « arrêtes ne va pas plus loin, ils sont sur le rond-point et ils tirent, viens ». Je vais avec lui dans un abri antiaérien qu'il avait creusé dans son jardin où une douzaine de personnes étaient réfugiées, surtout des femmes et des enfants. Heureusement, je n'aurai pas été bien loin, les Allemands étaient là, tirant de temps en temps quelques rafales persuadés qu'ils tombaient dans une embuscade. Un quart d'heure plus tard ils reviennent voyant que le pays était calme et qu'il n'y avait pas de terroristes.
Ils découvrent notre abri. J'avais mon brassard des Équipes d'Urgences de la Croix Rouge, je pus expliquer qu'il y avait là que des civils inoffensifs qu'ils firent sortir pour vérifier. Voyant mon brassard, un officier m'indiqua que des blessés étaient tombés sur le rond-point. Accompagné d'un « posten » l'arme à la bretelle je vois deux corps allongés à l'angle du boulevard Arago et de la rue Parmentier. Je reconnais Victor et René Ménégatti, morts tous les deux. De l'autre coté du rondpoint gisait Achille Van Troostenbergh, mort lui aussi. Près d'eux, Roland Ménégatti était blessé. Je descends à la mairie chercher du secours, en passant chez moi pour rassurer les miens. Mon « posten », homme d'un certain âge a du mal à suivre. Un moment posant sa main sur mon bras, il dit : « triste la guerre, triste ..... ». Il a l'air sincère.
A l'angle de la route Nationale et de la rue du Temple, Melle Kelly m'appelle. Elle vient de porter secours à un grand blessé : Gaston Raffestin. Une balle lui a traversé le cou et une grenade lui a ouvert le ventre, il perd beaucoup de sang. Il me reconnait et murmure « vite ». Oui il faut faire vite. Je cours chez Marcelin, au début de la route d'Orangis. Il n'est pas encore rentré de Corbeil. Sa femme et sa belle fille, réfugiées dans la cave ont été atteintes par des éclats de grenades. Elles promettent d'envoyer M. Marcelin chez Melle Kelly dès son retour pour conduire Raffestin à l'hôpital. Il ne survivra pas, hélas, à ses blessures.
Arrivé devant la mairie, j'aperçois le docteur Périer et l'informe de ce qui vient de se passer. Pendant qu'il monte la rue du Château pour tenter quelque chose pour ce pauvre Gaston, j'entre au secrétariat. Quel spectacle : M. Michel le secrétaire est couvert de sang. Colette Chauvin git au sol, tuée par une balle tirée du rond-point à travers les fenêtres. Colette Fèvre, blessée au cou, a perdu connaissance. Le docteur Bouxin appelé en renfort a reçu une balle dans le mollet, à cent mètres de la mairie. Quelqu'un vient annoncer que Roger Bailly a été tué rue de l'Hôtel-de-Ville et git sur le trottoir. Léon Berny a été tué lui aussi rue du Bel-Air alors qu'il revenait de l'enterrement d'un ancien combattant de la guerre de 14/18. On apprend bientôt que Maurice Ramay et André Anceau sont morts également.
Neufs morts dans cette triste matinée du 21 août et huit blessés: le docteur Bouxin, Colette Fèvre, Albert Chantrait, Roland Ménégatti, Dubois, Marie-Louise Marcelin, Marie-Georgette Marcelin, et madame Ungermarque.
Est-ce la fin du cauchemar ? Je veux retourner chez moi rassurer les miens, je passe voir Raffestin. Après un pansement du docteur Périer, il a pu être évacué à l'hôpital de Corbeil. Devant le poste d'essence Paillard et Carré, à l'angle de la route Nationale et de la rue Victor-Leray, trente à quarante personnes sont alignées devant le mur ou devant chaque arbre, chacune surveillée par un soldat fusil ou mitraillette à la main. Certaines ont les mains en l'air. Nous voilà appelés « otages », ce qui était loin d'être rassurant.. ..
Un officier disait : « vous avez cinq minutes pour faire connaitre le nom des terroristes ..... plus que quatre ..... plus que trois .... »
Le docteur Périer était là. Puis vint le maire M. Kany. J'ai su un peu plus tard que le commandant du détachement leur avait dit « vous avez chez vous une organisation terroriste, et l'auteur de la fusillade avait une chemise jaune…. Il. Or il y avait le jeune Hugo Franzon porteur d'une chemise un peu kaki qui était là les bras en l'air. Il fut emmené à la Kommandantur de Corbeil. Le commandant ajouta : « Nous allons détruire votre ville et il nous faut dix otages pour un soldat abattu par des partisans … »
Le docteur Périer qui avait une bonne connaissance de la langue allemande ainsi que M. Kany, plaidèrent l'innocence des Rissois, ils se portèrent garant de l'ordre. Ils furent de bons avocats, et après un temps qui a semblé interminable les prisonniers furent libérés. Il est probable que la proximité du front a pesé lourd dans la décision ... ».
Un abri avait été creusé sous la place George Sand. Ce simple couloir souterrain ne pouvait accueillir que quelques personnes.
Ils découvrent notre abri. J'avais mon brassard des Équipes d'Urgences de la Croix Rouge, je pus expliquer qu'il y avait là que des civils inoffensifs qu'ils firent sortir pour vérifier. Voyant mon brassard, un officier m'indiqua que des blessés étaient tombés sur le rond-point. Accompagné d'un « posten » l'arme à la bretelle je vois deux corps allongés à l'angle du boulevard Arago et de la rue Parmentier. Je reconnais Victor et René Ménégatti, morts tous les deux. De l'autre coté du rondpoint gisait Achille Van Troostenbergh, mort lui aussi. Près d'eux, Roland Ménégatti était blessé. Je descends à la mairie chercher du secours, en passant chez moi pour rassurer les miens. Mon « posten », homme d'un certain âge a du mal à suivre. Un moment posant sa main sur mon bras, il dit : « triste la guerre, triste ..... ». Il a l'air sincère.
A l'angle de la route Nationale et de la rue du Temple, Melle Kelly m'appelle. Elle vient de porter secours à un grand blessé : Gaston Raffestin. Une balle lui a traversé le cou et une grenade lui a ouvert le ventre, il perd beaucoup de sang. Il me reconnait et murmure « vite ». Oui il faut faire vite. Je cours chez Marcelin, au début de la route d'Orangis. Il n'est pas encore rentré de Corbeil. Sa femme et sa belle fille, réfugiées dans la cave ont été atteintes par des éclats de grenades. Elles promettent d'envoyer M. Marcelin chez Melle Kelly dès son retour pour conduire Raffestin à l'hôpital. Il ne survivra pas, hélas, à ses blessures.
Arrivé devant la mairie, j'aperçois le docteur Périer et l'informe de ce qui vient de se passer. Pendant qu'il monte la rue du Château pour tenter quelque chose pour ce pauvre Gaston, j'entre au secrétariat. Quel spectacle : M. Michel le secrétaire est couvert de sang. Colette Chauvin git au sol, tuée par une balle tirée du rond-point à travers les fenêtres. Colette Fèvre, blessée au cou, a perdu connaissance. Le docteur Bouxin appelé en renfort a reçu une balle dans le mollet, à cent mètres de la mairie. Quelqu'un vient annoncer que Roger Bailly a été tué rue de l'Hôtel-de-Ville et git sur le trottoir. Léon Berny a été tué lui aussi rue du Bel-Air alors qu'il revenait de l'enterrement d'un ancien combattant de la guerre de 14/18. On apprend bientôt que Maurice Ramay et André Anceau sont morts également.
Neufs morts dans cette triste matinée du 21 août et huit blessés: le docteur Bouxin, Colette Fèvre, Albert Chantrait, Roland Ménégatti, Dubois, Marie-Louise Marcelin, Marie-Georgette Marcelin, et madame Ungermarque.
Est-ce la fin du cauchemar ? Je veux retourner chez moi rassurer les miens, je passe voir Raffestin. Après un pansement du docteur Périer, il a pu être évacué à l'hôpital de Corbeil. Devant le poste d'essence Paillard et Carré, à l'angle de la route Nationale et de la rue Victor-Leray, trente à quarante personnes sont alignées devant le mur ou devant chaque arbre, chacune surveillée par un soldat fusil ou mitraillette à la main. Certaines ont les mains en l'air. Nous voilà appelés « otages », ce qui était loin d'être rassurant.. ..
Un officier disait : « vous avez cinq minutes pour faire connaitre le nom des terroristes ..... plus que quatre ..... plus que trois .... »
Le docteur Périer était là. Puis vint le maire M. Kany. J'ai su un peu plus tard que le commandant du détachement leur avait dit « vous avez chez vous une organisation terroriste, et l'auteur de la fusillade avait une chemise jaune…. Il. Or il y avait le jeune Hugo Franzon porteur d'une chemise un peu kaki qui était là les bras en l'air. Il fut emmené à la Kommandantur de Corbeil. Le commandant ajouta : « Nous allons détruire votre ville et il nous faut dix otages pour un soldat abattu par des partisans … »
Le docteur Périer qui avait une bonne connaissance de la langue allemande ainsi que M. Kany, plaidèrent l'innocence des Rissois, ils se portèrent garant de l'ordre. Ils furent de bons avocats, et après un temps qui a semblé interminable les prisonniers furent libérés. Il est probable que la proximité du front a pesé lourd dans la décision ... ».
Témoignage de Jacques Tremblay: Au début de la fusillade, Albert Chantrait, beau-père de Jacques, a glissé et est tombé au milieu de la RN 7. Deux Allemands s'approchent de lui ; il fait le mort. Un Allemand lui touche un bras (handicapé) et le sentant froid dit « il est mort »: sauvé...
Suite aux menaces de représailles allemandes, le maire par un avis diffusé le même jour demanda avec insistance à la population de conserver son calme et son sang-froid afin d'éviter tout nouveau drame dans la commune.
Les dépouilles des neuf victimes furent rassemblées à l'ancienne mairie où une chapelle ardente fut dressée. Les familles et des habitants se relayèrent et les veillèrent nuit et jour. Il fut décidé en accord avec les familles et M. le Curé que les obsèques auraient lieu le mercredi 23 août à 10h.
Des avis invitaient les habitants à se rendre individuellement et directement au cimetière, un grand rassemblement dans les rues pouvant sembler être une provocation.
Le mercredi 23 août, les cercueils des neuf victimes furent transportés à l'église. Après la cérémonie religieuse, ils furent chargés dans la voiture de déménagement de M. Gitton.
Seuls, les familles, le maire et les conseillers municipaux suivirent ce cortège jusqu'au cimetière où une foule immense était massée.
Le convoi funèbre pénètre dans la nécropole. Les cercueils sont placés par ordre d'inhumation. Des scènes déchirantes se produisent quand le maire, très ému évoque les terribles moments que la commune vient de vivre, et rend hommage à la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie l'acte irréfléchi d'individus étrangers à la commune. Cette pénible cérémonie se termine à midi.
Vers 13h on apprend que les Américains sont à Orangis derrière les Eaux de la Vanne.
Faute de véhicule funéraire disponible, c'est la société déménagement "GITTON" qui transporta les cercueils au cimetière.
Les emplacements où sont tombées les neuf victimes du 21 août 1944 sont marqués d'une plaque commémorative.
Le jeudi 24 août, les troupes alliées américaines cantonnées jusque-là vers les Eaux de la Vanne se dirigent en direction de Ris-Orangis et empruntent à 14h la route d'Orangis.
Bientôt Half-tracks, autos-mitrailleuses M8 et Jeeps s'engagent sur la route Nationale.
Ils seront bientôt suivis par les chars du 102éme groupe de cavalerie et les véhicules du 22ème régiment d'infanterie US.
Au carrefour de la route Nationale et de la rue du Pont, les gens s'attroupent près des engins à l'arrêt. Malgré la barrière de la langue ils expriment leurs reconnaissances auprès de ces hommes libérateurs et posent avec eux pour une photo souvenir inoubliable.
Les alliés prennent position un peu partout dans Ris-Orangis pour contrôler d'éventuels mouvements de soldats allemands isolés. Ici en bordure du Chemin des Glaises.
D'autres engins vont prendre leur poste de combat vers les bords de Seine, comme ce char M3 Stuart ou ce Half-track tractant un canon anti-char de 57 mm US Ml, ici dans le virage en direction de la rue du Pont.
Dans les rues c'est la liesse, la foule défile au son de la fanfare et se rassemble devant la mairie. Ris-Orangis est libéré ! Nous sommes la veille de la Saint-Louis.
Vendredi 25 août c'est au tour de Paris d'être libéré.
A Ris-Orangis duel d'artillerie, les canons lourds américains pilonnent sans arrêt la rive droite de la Seine. Un nid de soldats allemands est découvert dans le bois de Trousseau. Une lutte acharnée s'engage. Après une rude bataille l'ennemi est neutralisé. C'est la dernière poche de résistance à Ris-Orangis.
Le 26 août, une unité de la 996ème Compagnie du Génie de pont Treadway (Compagnie C du 4ème Génie assistée par la 1ère section de pontonniers -1st Bridge Platoon) lance sur la Seine la construction d'un pont flottant long de 117 m, terminé aux deux extrémités par des rampes d'accès de 4,5m. De nombreux Rissois sont descendus en bords de Seine pour assister à cette construction étrange. Il faudra un peu moins de douze heures pour l'assemblage complet des 31 éléments de ponton et aménager les rampes d'accès.
Des Rissois sont admiratifs devant la rapidité de gonflage des flotteurs. - Le levage d'une selle assemblée est effectué par la grue QuickWay
Les éléments pneumatiques sont transportés et manipulés à l'aide du portique hydraulique des camions Brockway.
Le pare-chocs de ce camion porte le marquage 996 qui est le N° d'identification de la Compagnie de génie de pont Treadway en action sur les bords de Seine à Ris le 26 août 1944
Ce pont est construit à une trentaine de mètres en amont des piles de l'ancien pont métallique. On distingue sur la photo ci-dessus la structure de la passerelle effondrée après l'incendie volontaire du 16 août provoqué par les Allemands lors de leur replis.
Secrets militaires US obligent, les emplacements des sites n’étaient pas nommés avec précision, ils étaient encodés. Ainsi Ris-Orangis était repéré par le code géographique S 086206.
En cas d'attaque aérienne, le pont était défendu par une batterie de DCA à 4 mitrailleuses Browning calibre 12,7 monté sur véhicule Half-track semi chenillé M16.
Flotteur après flotteur la construction avance vers Champrosay. L'autre rive atteinte le pont est de suite opérationnelle. Camions et engins blindés vont l'emprunter sans relâche pendant deux jours, direction Draveil. Villeneuve-Saint-Georges sera libéré le 27 août.
La Jeep N°2 de la compagnie K de la 4ème Division d'Infanterie US, 22ème Régiment d'Infanterie équipée d'une mitrailleuse Browning M2 (calibre 12,7mm) roule vers Champrosay.
Un camion GMC tractant une remorque modèle "Ben-Hur" (capacité 1 tonne) franchit le pont - Sur l'autre rive, en bordure de Seine on aperçoit la Villa des Liers, côté Champrosay
Char Sherman M4 en approche pour la traversée vers Champrosay. Le chemin de roulement du pont fléchit sous les 36 tonnes de l'engin blindé.
Après avoir décharger leur matériel sur l'autre rive, des camions empruntent le pont direction Ris. A noter: en cas de besoin un petit compresseur permettait de maintenir la pression dans les flotteurs.
Après le franchissement de la Seine par les troupes américaines, le démontage du pont commence le 29 août, laissant de nouveau les riverains isolés sur chaque rive.
Le samedi 26 août : deux jours après l'arrivée des Américains, à 14heures alors que le maire, M. Kany se trouve à la mairie, se présente un petit groupe de résistants qui se sont fait accompagner par M. Lot et le curé Bos. Ils déclarent qu'ils prennent possession de la mairie au nom de IVème République et du comité de Libération nationale. Ils invitent M. Kany à cesser immédiatement ses fonctions et enjoignent le personnel de prêter serment à ce nouveau gouvernement. Ils exigent la démission du secrétaire M. Michel. Les protestations de M. le curé et de M. Lot restèrent vaines, MM. Kany et Michel durent quitter leur poste sur - le - champ.
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