Groupe Rissois d'Histoire Locale. Association "loi 1901"
2 Avril 2024
Définition :
Le marché est l'institution sociale abstraite où se rencontrent l'offre et la demande de biens ou de services. Le marché est ainsi le lieu, physique ou virtuel, où les échanges commerciaux ont lieu.
Quand on parle de marchés on pense prioritairement aux marchés alimentaires. Dans le passé et encore aujourd'hui il faut penser à d'autres étalages, heureusement disparus, pour certains, comme le « marché d'esclavages », ou plus honorables tels que le « marché de l'art », le « marché au blé », « le marché aux bestiaux », le marché aux cochons », « le marché aux volailles »
Marché aux esclaves dans la Rome antique, le marché de l'art, le marché aux cochons, le marché aux bestiaux, le marché aux volailles, etc...
Dans les sociétés primitives les biens étaient mis en commun puis redistribués. Les échanges de biens et de services se faisaient également dans le cadre d'alliances durables ou combinés à des liens sociaux ou couplés à une certaine réciprocité. L'activité marchande s'est développée il y a plus de mille ans entre les cités mésopotamiennes. Elle était administrée par les pouvoirs en place qui rémunéraient les commerçants. Le commerce proprement dit est né mille ans plus tard à partir des cités phéniciennes.
Les marchés au Moyen Âge ont fréquemment été mis en place par la violence pour permettre aux seigneurs de convertir en espèces les prélèvements en nature effectués sur les paysans. Le seigneur déterminait les lieux du marché, les dates où il avait lieu, voire les prix. Ces marchés étaient réglementés dans l'intérêt du seigneur et des populations. Ils servaient à subvenir aux besoins de la localité et à fournir des produits de la campagne et des ustensiles de la vie de tous les jours. Cet échange marchand était d'ordinaire un métier secondaire pour les paysans ou les personnes occupées à une industrie domestique. Le commerce proprement dit s'est développé lors du Moyen Âge à partir du commerce extérieur. Ce commerce avait lieu dans les foires et les ports. Il était sans influence sur les marchés locaux et sur l'organisation intérieure de l'économie. Avant le Moyen Âge, « le commerce extérieur (relevait) plus de l'aventure, de l'exploration, de la chasse, de la piraterie et de la guerre que du troc ».
Les vendeurs qui s'installent régulièrement sur les marchés ont pu craindre durant un temps, que l'ouverture de ces « moyennes et grandes surfaces », allaient leur faire concurence, c'est sûrement vrai pour certains produits d'où la fermeture de petits magasins et la mort des centres villes. La force des marchés c'est leur placement très près des populations et leur proposition de productions locales ou régionales.
Nous avons déjà par le passé évoqué les marchés de Ris-Orangis.
- Le marché de la Place Alphonse Daudet
- Le marché de la rue de Seine
Rapportons-nous à l'ouvrage du GRHL :
« QUAND RIS ET ORANGIS S'APPELAIENT BRUTUS »
Chapitre sur le contrôle des poids et mesures sur le marché :
Des poids et mesures
« En dehors de quelques manifestations hostiles qui ont presque toujours une raison politique, les relations entre les habitants et les commerçants sont assez bonnes. Bien sûr on note quelques plaintes sur la qualité des denrées ou sur le poids des marchandises. Ces affaires ne vont jamais loin car la municipalité, soucieuse, là encore, du respect des lois, veille au grain, si l'on peut dire ... Après plusieurs constatations de fraudes mineures, le conseil général de la commune décide l'achat d'une balance et de poids. Pour régler cette dépense on fait appel à la « Fabrique », c'est l'église qui paiera. Tous les commerçants sont tenus d'aligner leurs instruments sur ceux de la municipalité. A intervalles réguliers les officiers municipaux se rendent chez les marchands et sur le marché afin d'y faire le contrôle des poids. Cette démarche n'est pas toujours bien reçue surtout par le parti adverse comme le montre le procès-verbal du 22 avril 1790 :
« Après s'être faits repousser de chez les citoyens Michaux, boulanger et Petit, épicier ... nous sommes arrivés chez M. Marchand, marchand boucher, nous lui avons demandé à faire la vérification de ses poids ; il nous a répondu :
• Je ne vous connais pas, qu'est-ce que vous êtes ?
• Vous n'ignorez pas que nous sommes maire, officiers municipaux et procureur de la commune.
• Je ne vous connais pas, sortez de ma maison, je ne veux pas que vous écriviez votre procès-verbal chez moi.
Nous nous sommes assis sur le banc à la porte pour écrire, le sieur Marchand s'est présenté pour demander copie du procès-verbal ; nous lui avons répondu que nous lui donnerions copie si il voulait signer sa déclaration ; nous a répondu qu'il ne signerait pas et nous nous sommes retirés.
Nous nous sommes transportés vers la halle où se tient le marché ordinaire où, étant nous avons trouvé quantité de marchands de beurre ; nous avons pesé à chacune par livre et demi-livre ; n'ayant rien trouvé en contravention conformément aux ordres de police qui nous sont confiés et pour l'exécution des décrets de l'Assemblée nationale, sanctionnés par le roi, nous nous sommes retirés.
C'est la qualité du pain qui est la plus souvent contestée et amène le conseil à prendre l'arrêté suivant : « Les boulangers devront mettre sur leur pain une marque personnelle afin que l'on sache d'où vient le pain qui serait l'objet d'une plainte; le pain blanc de huit livres sera vendu seize sols et le pain bis de huit livres sera vendu treize sols ».
(Ce texte rédigé par le greffier Jacques Olivier Galois, a été intégralement recopié sur le registre de la municipalté de Ris)
Le maire Rémy Guillaume Raby, faisant des contôles sur le marché de Ris - dessin de Jacqueline Clavreul.
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