GRHL - HISTOIRE LOCALE DE RIS-ORANGIS

Armes de la famille Faucon de Ris

Écartelé au 1 et 4 de gueules, à la patte de lion d’or, posée en bande, qui est de Faucon. Aux 2 et 3 d’argent à la bordure engrênelée de sable, au bœuf furieux aussi de sable, brisé d’un écusson de gueules pendu au col avec un cordon de même, chargé d’une croix d’argent, qui est de Bucelli

Falco Falconi dit Faucon était le représentant d'une grande famille italienne qui suivit le roi Charles VIII après que ce dernier, qui venait de conquérir le royaume de Naples (1495), rentre en France précipitamment, ne pouvant faire face à une forte coalition.

Le roi de France Charles VIII entrant dans Florence

Ce premier Faucon qui arriva en France était accompagné de son épouse Charlotte Bucelli, issue d'une illustre famille de Florence. Ils eurent un fils , Alexandre (1493-1580). En 1580, le fils d'Alexandre Faucon, Claude Faucon (1535-1601) acheta la terre de Ris et le fief de Thorigny sur la paroisse d'Orangis. Claude, décédé en 1601 à l'âge de 61 ans, légua le domaine à son fils aîné, Charles Faucon (1572-1647) qui était alors 1er Président du Parlement de Rouen.

Le château de Ris

Charles Faucon de Ris, seigneur de Charleval, neveu, frère et oncle de Mrs Faucon de Ris, tous trois Premiers Présidents du Parlement de Normandie, était d'une complexion si faible, qu'on ne croyait pas qu'il dût vivre longtemps. Il ne mourut pourtant qu'en 1647, dans sa 75^ème. année ; et malgré la délicatesse de son tempérament, il dut au régime une assez bonne santé. Il était ami de Sarrasin, de Scarron, et de Ninon de Lenclos. L'étude des belles lettres fit son plaisir ; mais il était peu communicatif. L'agrément de sa conversation le faisait pourtant rechercher de tout le monde, et la plupart des écrivains de son temps, ont loué la justesse de son style et la délicatesse de son goût : il portait quelquefois cette dernière jusqu'au raffinement.

Paul Scarron, écrivain, époux de Mme de Maintenon ; Anne « Ninon » de Lenclos, courtisane, femme d'esprit

On a retrouvé des « jetons » du Parlement de Rouen aux armes des Faucon de Ris
Ces objets utilitaires ou de prestige pouvaient être appelés de « présence », de « compte », d’« assurances », d’« administrations », de « notaires ».

Jeton du Parlement de Rouen aux armes des Faucon de Ris

• Qu’est-ce qu’un jeton ?
Schématiquement, un jeton est un objet assimilé à une monnaie par sa forme et ses métaux mais ne porte pas de marque de valeur et ne sont pas soumis à la circulation monétaire. Le jeton ressemble aussi à une médaille par son aspect, sa gravure et ses légendes mais ne commémore pas un évènement historique ce qui est le propre de la médaille. Au XIIIe siècle, le mot « jetter » signifiait « compter ». Les jetons étaient alors des petits disques de métal que l’on « jettait » sur une table « comptoir » et que l’on rangeait en lignes verticales ou horizontales comme les écoliers utilisaient le boulier. Le jeton sert aux opérations de calcul, à la comptabilité des offices religieux. Les sujets représentés à l’avers et au revers imitent ceux des monnaies qui circulent à la même époque. De là vient l’expression « faux comme un jeton ». Par exemple les jetons en laiton au type de l’écu ou de la chaise d’or sont tellement astiqués que certains ont pu être grugés. L’expression « vieux comme un jeton » ou « faux jeton » vient probablement de l’état des jetons dans lequel on les trouve à force d’être mis en vrac dans des bourses et manipulés…

Dans les Mémoires de Mademoiselle de Montpensier on peut lire à la date du 10 août 1647 :
« Je fus au Palais-Cardinal, où je vis le roi en bonne santé. On me dit la mort de M. Faucon de Ris, premier président du Parlement de Rouen, lequel ayant dîné chez M. de Montigny, gouverneur de Dieppe, remarqua qu'ils étoient treize à table. L'on fit venir un fils de M. de Montigny. Le premier président témoigna n'avoir jamais eu plus de santé.
Ensuite il fut faire sa harangue, qui fut mauvaise, et se retirant sur le bas de la montée il tomba mort, sans dire autre chose que : « Mon Dieu, que je me trouve mal ! », il fut porté dans la chambre de M. de Guitaut, où la reine le fut voir. On lui donna force coups de lancette ; mais il étoit mort. »

Mademoiselle de Montpensier ; Tombeau de Charles de Faucon dans l'église des Carmes de Rouen

Après Charles Faucon se succédèrent :

• Charles Jean-Louis Faucon (1612-1663), seigneur de Ris et d'Orangis, marquis de Charleval, qui fut lui aussi Premier président au Parlement de Normandie.

• Charles Faucon (2e du nom) (1644-1693) aussi connu sous le nom de Charles Faucon de Ris, marquis de Charleval, comte de Bacqueville, il fut également Premier président au Parlement de Normandie. Lié avec Voiture, Scarron et Ninon de Lenclos, il fut poète et cultiva les lettres par plaisirs.

• Charles Jean-Louis Faucon (1672-1730), seigneur de Ris, marquis de Charleval, comte de Bacqueville, fut Premier maître de la Garde-robe de Monsieur, frère de Louis XIV. Il épousa Françoise de Bar (décédée en 1727).

• Anne Faucon (1696-1763), la fille unique de Charles Jean-Louis, épousa, le 25 juin 1713 en l'église de Ris, Jean Prosper Goujon de Gasville, intendant de Rouen qui devint par ce mariage, Seigneur de Ris.

Le château de Ris fut vendu par Goujon de Gasville, vers 1750, à la famille Anisson Dupéron qui pris alors le titre de « Seigneurs de Ris ».

Descendance des Falconi jusqu'à Charles Faucon, dernier occupant du château de Ris

Sources
Notes sommaires sur la seigneurie de Ris A. Dufour (historien de Corbeil)
Notes pour servir à l'Histoire Henri Collet, Ancien maire de Ris-Orangis
Registres d’État civil de Ris-Orangis
Site Geneanet familles Faucon et Goujon de Gasville