Groupe Rissois d'Histoire Locale. Association "loi 1901"
2 Janvier 2020
Ris-Orangis n’a pas échappé à l’art urbain ou street art, ce mouvement artistique né aux États-Unis à la fin des années 60 qui s'approprie la rue et ses murs comme support d'un art mural éphémère. Tags, graffitis, fresques, envahissent peu à peu l'espace urbain.
L'artiste Gérard Zlotykamien est en France un des initiateurs du street art. En 1963, il dessine à la bombe de peinture des silhouettes fantomatiques dans l'immense chantier du « trou des Halles » à Paris. Mai 1968 a aussi fait de cet art, au travers des affiches et des pochoirs, un outil de contestation. Aujourd'hui, l'Art urbain a obtenu une telle reconnaissance qu'il s'expose dans les galeries, les musées, les salles de ventes ou sur des façades monumentales.
Ainsi, à Ris-Orangis on a aussi donné aux artistes la possibilité de montrer leur talent. Les fresques sont nombreuses dans les lieux les plus divers agrémentant les balades des promeneurs de découvertes inattendues.
Là où on trouve le plus grand nombre de fresques, ce sont dans les friches industrielles qui offraient des pans de mur rarement en bon état. Ces œuvres parfois contestées ont pourtant donné de la couleur et de la gaité à ces endroits peu attirants. L'exemple le plus représentatif de la ville est l'ancienne usine Springer, sur les bords de Seine, qui fut squattée par une communauté d'artistes (CAES) qui dans ces lieux donnèrent libre cours à leurs expressions artistiques.
Les lieux plus retirés, les passages souterrains sous les voies de chemin de fer ou bien les traversées dont on a oublié l'utilité sont aussi très prisés. À l'abri des regards, l'artiste peut s'appliquer et produire de vraies œuvres d'art. Les amateurs d'art urbain devront parfois sortir des sentiers battus pour y accéder.
Tout comme les usines désaffectées, les bâtiments laissés à l'abandon ou en attente de réhabilitation sont les spots (lieux où on exerce une activité spécifiques) favoris des artistes. La cure d'air du Sanatorium des cheminots avant d'être transformée en logements, n'avait pas échappé au bombage.
(À GAUCHE) OEUVRE RÉALISÉE À L'OCCASION DE L'INAUGURATION DE L'ÉCOLE JACQUES DERIDA - (À DROITE) MUR DU « CLUB TREMPLIN », CLUB DE JEUNES
La particularité du street art est d'être éphémère. Souvent parce qu'il occupe des lieux voués à la démolition. Mais aussi parce que les tags ou les graffitis apposés n'importe où sans aucun respect peuvent être dégradant. Ils sont donc lessivés ou masqués. De même, certaines fresques peuvent en cacher d'autres du même ou d'un autre artiste.
Aujourd'hui, cet art est totalement reconnu et indissociable de l'espace urbain, certaines villes proposant même des circuits touristiques pour le découvrir. Au point, qu'il vient embellir les façades de commerces, d'associations et même de bâtiments publics, de façon plus durable, voire permanente.
À Ris-Orangis : la salle de concert du Plan, l'école Dérida ou encore le club Tremplin ont ou ont eu leurs fresques.
Une exposition a permis il y a quelques années aux artistes de montrer leur savoir faire.
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