Groupe Rissois d'Histoire Locale. Association "loi 1901"
3 Août 2019
Après la fermeture de l'hippodrome du Tremblay en 1967, la Société des Sports de France s’engagea dans la construction d’un nouveau champ de course. Un nouvel emplacement fut choisi, à proximité d’Évry, future préfecture de l’Essonne. Le terrain, d’une superficie de 96 hectares, fut acheté sur le territoire de Ris-Orangis pour 3,7 millions de francs le 7 février 1969. Une parcelle attenante de 5,7 hectares, destinée à la construction des tribunes, fut acquise dans la foulée auprès du ministère de l’agriculture. La construction des tribunes donna lieu à un important concours d’architecture, qui se tint du 4 au 25 mai 1969. Le concours d’idées insistait déjà sur la nécessaire inscription harmonieuse de l’équipement dans le site : une vaste plaine en bordure d’une zone boisée. L’interpénétration de la végétation et des zones construites devait ainsi être privilégiée et l’horizontalité de la tribune affirmée, pour respecter le paysage d’origine. Le site se devait d’attirer un large public qui serait protégé des intempéries et devrait pouvoir jouir d’une vue agréable en tout point des tribunes. Sur les 52 projets retenus au départ, seuls 5 furent développés dans une seconde phase. Au final, le projet de l’architecte Jacques Regnault fit l’unanimité. Ce geste architectural de la fin des années 60, profilé comme une gigantesque aile d’avion, était un régal pour les yeux.
Dans le même temps, les travaux d’aménagement du terrain et des pistes donnèrent lieu à de véritables prouesses techniques : les 23 hectares de pistes, occupés par des bois, des terrains agricoles et des luzernes, durent être entièrement défrichés. Puis les sols, peu perméables, furent réaménagés par la pose d’une impressionnante couche de 55 km de drains. 50 000 mètres cube de grave et 60 000 mètres cube de terre végétale amendée par apport de sable furent apportés. Un réseau d’arrosage perfectionné ainsi qu’un forage permettant de couvrir les besoins en eau permirent d’obtenir un terrain répondant aux dernières normes en vigueur. L’hippodrome d’Évry accueillit sa première course en juin 1972. Très accessible car relié directement à une bretelle d’autoroute, qui conduisait les voitures jusqu’au parking, capable d’accueillir en tribune 3 500 spectateurs et parieurs tout en préservant au maximum les espaces verts et le site environnant, ce nouvel écrin ultramoderne du sport hippique en région parisienne fut très vite adopté par les entraîneurs et le public. Et comme le disait une publicité pour le site : "Lieu de spectacle sportif, lieu de détente, l’hippodrome est un régal pour l’œil amoureux de la nature".
En juin 1996, après 24 ans d’exploitation, France Galop annonça la fermeture définitive de l’hippodrome d’Évry - Ris-Orangis, victime d’un arbitrage douloureux au profit de Longchamp, désigné hippodrome de l’an 2000.
Le désamour progressif du public pour les grandes courses hippiques n’a pas arrangé les choses, dû en partie au succès foudroyant du système automatisé de pari mutualisé qui a permis la multiplication des bureaux du PMU. Ironie du sort, ce système avait été expérimenté pour la première fois à l’hippodrome d’Évry, où il avait connu un succès foudroyant…
France Galop, afin de ne pas laisser cet espace à l'abandon, loua l'ensemble des installations à un émir arabe. Ce dernier voulait y entraîner ses chevaux. Prétextant que la proximité du bois de Saint-Eutrope, ouvert au public jour et nuit, provoquait une nuisance pour la tranquillité de ses chevaux, il quitta rapidement les lieux.
Après un long sommeil sportif de 25 ans, l’ancien hippodrome aurait pu revivre une nouvelle jeunesse, toujours ponctuée des cris des spectateurs et des unes des journaux sportifs. Non plus pour être la capitale francilienne du sport hippique mais celle, française, de l’Ovalie. Un accord fut signé le 25 juin 2013 entre la Société France Galop, propriétaire et la communauté d"agglomération Évry Centre Essonne pour la vente du terrain, en présence de Stéphane Raffali, Maire de Ris-Orangis, de Serge Blanco, vice président de la fédération française de rugby. Cet acte fut signé dans les salons de l'hippodrome. Malheureusement pour Ris-Orangis, le nouveau président de la fédération de rugby, Bernard Laporte résilia cette décision et le grand stade ne verra pas le jour dans notre ville.
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