GRHL - HISTOIRE LOCALE DE RIS-ORANGIS

C'est l'inventeur français M. Louis Lefranc qui inventa le procédé : faire fermenter de la sciure de bois pour obtenir un solvant liquide, fluide, légèrement jaunâtre, très malodorant qui servit dans de nombreuses industries comme le textile, les vernis, les corps gras, cires, parfums, essences et même carburant.
Pour poursuivre ses recherches, M. Lefranc créa en 1921 une petite Société d'études (« Lefranc et Cie ») qui revendit à plusieurs Sociétés ses brevets.
 

La société « Le Kétol », créée en 1924, entendait développer ce procédé et vint s'installer en 1925 à Ris-Orangis sur cette partie du domaine du Château de Fromont, qui, en 1917, avait été vendue à la Société Bogny-Braux et qui ne tarda pas à devenir une « zone industrielle » où plusieurs entreprises se succéderont par la suite.

♦ A lire l'article du 14 mars 1926 dans Le Temps : « Le Kétol - Une visite aux usines de Ris-Orangis »

Le but était de faire du Kétol un carburant révolutionnaire et jusqu'en 1927, les éloges se succédèrent, les journaux scientifiques ou populaires s'y intéressaient, les actions en bourse étaient des valeurs sûres et les administrateurs ambitieux n'hésitèrent pas à  agrandir l'usine dans l'optique d'une production toujours plus importante (plus d'une tonne par jour en 1927).
 

Mais, tout comme sur les bords de Seine où les riverains portaient plainte contre une succession d'usines très polluantes (Phényline, Springer), l'usine du Kétol n'échappa pas aux revendications légitimes du voisinage. Et en juin 1927, le Préfet mit en demeure la Société de faire cesser l'exploitation de son usine par les procédés rentrant dans la nomenclature des établissements dangereux, insalubres ou incommodes. (Paris-Soir du 29 juin 1927).

Le 25 août 1927, un incendie de déclara dans un des ateliers de l'usine. Le feu put être rapidement circonscrit grâce à l'intervention des sapeurs pompiers de Ris et de Corbeil, aidés par le personnel de l'usine et de nombreux habitants de Ris (La Liberté du 30 août 1927)

Ainsi, malgré tout, l'usine ne tarda pas à rencontrer des difficultés et à partir de 1930, la presse devint de moins en moins élogieuse. La bourse aussi. Les grands encarts de presse devinrent des entrefilets annonçant la chute des actions et la fin proche de Kétol. Ce qui arriva en 1933 avec la mise en vente de l'usine de Ris-Orangis. Les opérations de faillite furent officiellement clôturées en 1937 (Action française du 22 août 1937)
 

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